Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

PrÉSentation

  • : Amazighblog
  • : Ce blog est un relais amazigh, berbère, il met à disposition des internautes les nouveautés des autres sites amazighs (berbères) tout en respectant la propriété intellectuelle.
  • Contact

Partenaires

VISITEURS








MUSIQUE AMAZIGHE

Recherche

Vidéos

 
_
=====artistes=====
  Ahmed abaamran ( 7 )
  Ali chouhad ( 6 )
  Amina tiouirit ( 4 )
  Aznekd ( 7 )
  Bent oudaden ( 7 )
  Bizenkad ( 11 )
  Bnat outalbe ( 4 )
  Bnat oudaden ( 3 )
  Brahim assli ( 5 )
  Hafida ( 6 )
  Hamid inerzaf ( 12 )
  Illis nthihite ( 1 )
  Khadija tarazoute ( 5 )
  Khadija tihhit ( 4 )
  Khalid ayour ( 14 )
  Mina ijrouk ( 5 )
  Oudad ( 6 )
  Rachid itri ( 4 )
  Said abaamran ( 7 )
  Said asmghour ( 3 )
  Salh el bacha ( 4 )
  Souad tounarouz ( 7 )
  Taslit noudrar ( 6 )
  ======groupes======
  Ait baamran ( 5 )
  Chabab baamran ( 4 )
  Imghrane ( 9 )
  Inerzaf ( 7 )
  Inezaf n souss ( 2 )
  Laryach ( 12 )
  Nj ait baamran ( 9 )
  Noujoum souss ( 3 )
  Omar d'bahija ( 5 )
  Oudaden ( 12 )
  Tislatine ( 8 )
  Tislatine ait baa..( 1 )
  Tislatine ounzar ( 2 )
  ======rwaisse======
  R. lh. amarrakchi ( 16 )
  R. said outajajt ( 3 )
  R. tabaamrant ( 14 )
  R. tachinouite ( 7 )
  R. talbensirte ( 9 )
  R.killy ( 4 )
  R.larabi ihihi ( 3 )
  R.mina tabaamrant ( 7 )
  R.m'bark ayssar ( 5 )
  R.tihihite ( 4 )
  Raiss arabe atigui ( 8 )
  Raiss damssir ( 2 )
  Raiss lbaz ( 1 )
  Raiss lhcen akhtab ( 2 )
  Raisse arsmouk ( 10 )
  Raisse bizmawne ( 2 )
  Raisse outalbe ( 11 )
  Raisse outhanoute ( 2 )
  Raisse azeki
  =======divers=======
  Ahwach ( 16 )
  Court métrage( 6 )
  Films ( 15 )
  Pub ( 14 )
  Sketch chleuh ( 14 )
  Majmou3at rwaisses(4)
  Emission 2m ( 13 )
  Rap ( 1 )
  Raisse belfkih
  Raisse aglaou
  R.bismoumi
  **2m en direct live**
  Izenzaren
  Amarg-fusion
  Choumicha
  Yuba ( 5 )
  Idbassaîd ( 1 )
  R. ahmed ihihi ( 4 )
  Raisse atbir ( 1 )

Archives

Bienvenue

logonv

              [La terre, la langue, l'homme]myloggimp.gif

             Je dédie mon blog à mes enfants
Simane et Anaya.

  

19 octobre 2005 3 19 /10 /octobre /2005 00:00

'Je suis doublement piégée'

 

“ Je suis doublement piégée, en tant que femme et en tant qu’amazighe”, dit Meryam Demnati, membre du conseil d’administration et chercheur à l’Institut Royal pour la Culture Amazighe. Elle se bat pour la reconnaissance de l’Amazighité qui fait partie intégrante de l’identité marocaine. Eclairages sur une réalité étouffée qui demande aujourd’hui à être reconnue officiellement.
Vous êtes militante féministe et une fervente combattante pour la cause Amazighe, d’où vous vient cette fibre du militantisme ?

J’ai toujours été contestataire. Adolescente, je lisais beaucoup de livres sur la contestation des femmes et sur l’anarchisme. Je me braquais contre tout ce qui m’était imposé : la religion, les traditions, le sexisme... Après mon bac, je suis partie en France pour poursuivre mes études et j’ai intégré l’extrême gauche marocaine et l’UNEM. Mais au bout de quelque temps, des divergences ont commencé à naître entre mes camarades et moi. Je ne comprenais pas pourquoi la culture et la langue arabe devaient être les seules à être adopter au Maroc, de même que je ne comprenais pas non plus le terme de “ nation arabe ” comme étant un tout dont on devait faire partie ou encore l’évincement de la question de la femme et de l’amazighité du Maroc dans la motion politique... Et c’est à ce moment que j’ai milité dans d’associations kabyles et nous avons créé , vers la fin des années 70, des groupes amazighs marocains pour défendre notre identité berbère et lutter pour une société moderne, juste et démocratique où je me retrouvais en tant que femme et en tant qu’amazighe.

Qu’est-ce qui vous révolte dans la condition des femmes aujourd’hui ?

La Moudawana est un texte rédigé par des phallocrates. Il ne doit pas être réformé mais mis à la poubelle. Pourquoi devrait-il y avoir une loi pour les hommes et une autre pour les femmes ? La question de la femme doit être réglé comme étant un problème des droits de l’homme.

Le code de la famille a, certes, apporté des changements, mais cela ne veut pas dire que le combat est fini. Les femmes continuent à être traitées comme des êtres mineurs. Nous devons donc nous armer de courage et faire entendre nos voix, pour être reconnue comme des êtres humains à part entière, surtout face à un mouvement islamiste obscurantiste qui prend de plus en plus d’ampleur aujourd’hui.

La cause Amazighe est longtemps restée méconnue et interdite. Aujourd’hui, vous faites l’actualité... Quelles sont vos revendications et que demandez-vous au juste ?

Pendant près d’un siècle, il y a eu un reniement, volontaire ou involontaire, de l’Amazighité du Maroc. Les Imazighen (Hommes libres) ont été privé de leurs droits par le colonialisme d’abord, et par l’idéologie panarabiste qui considère les berbères comme des minorités gênantes pour la cohésion du peuple arabe. L’histoire de l’Antiquité marocaine et des dynasties amazighes (Massinissa, Juba, Jugurtha, la reine Dihya...) ont été purement et simplement supprimées des programmes scolaires. Pour le panarabisme, c’est le passé de la « race » arabe qu’il y a lieu de connaître et non celui de la terre sur laquelle nous vivons.

Le mouvement Amazigh marocain a commencé à émerger à la fin des années soixante. En fait, le système répressif a été tel que le mouvement Amazigh a longtemps été interdit : feu Ali Azayko un grand historien et poète, a été en prison en 1981 pour avoir parlé d’un nouveau regard sur l’histoire marocaine et pour avoir eut l’audace d’écrire que le tamazight est une langue au même titre que l’arabe, d’autres militants ont été réduit au silence...En 1996, le premier Congrés Mondial Amazigh a vu le jour : marocains, algériens, lybiens , canariens et touaregs ont uni leur voix pour faire connaître la cause Amazighe au niveau international.

Après la mort de Hassan II, le mouvement se radicalise Et en mars 2000, nous avons rédigé un manifeste qui synthétise nos revendications : la reconnaissance de la berbérité du Maroc, l’enseignement de la langue amazighe, la révision de l’histoire et l’intégration de l’Amazigh dans tous les domaines (les mass média, des administrations, de la justice...).. Nous voulons également redonner à la culture et aux artistes amazighs la place qui leur revient.

Qu’en est-il de l’Institut Royal de la Culture Amazigh ?

L’IRCAM a été créé, par dahir, à Ajdir après le discours royal d u 17 octobre 2001. Un discours, qui témoigne de la reconnaissance officielle de l’Amazighité comme étant une composante fondamentale de la culture nationale. La mission de l’IRCAM est de travailler dans le sens de la promotion et le rayonnement de la culture et la langue amazighe. Étant un institut de recherche, il regroupe plusieurs centres : d’histoire, de recherche didactique et des programmes pédagogies, de sociologie, de documentation et d’édition, de littérature et audiovisuel, de linguistique, d’informatique... La standardisation de la langue fait également partie de nos priorités. Pour l’instant, l’équipe pédagogique, à laquelle j’appartiens, a déjà conçu deux manuels qui visent à standardisent chacun des trois grands géolectes (nord, centre et sud), mais cela demande beaucoup de travail et de temps.

Des histoires pour enfants, des bandes dessinées, des dessins animés véhiculant des valeurs universelles telle que la tolérance, la solidarité et le respect de l’Autre y sont aussi élaborés par les chercheurs de ce centre pour contrecarrer les idées obscurantistes et sexistes véhiculées par certains manuels scolaires publics.

Où en est l’enseignement de l’Amazigh ? Et quels sont les objectifs que vous souhaitez atteindre ?

Pour l’année scolaire 2003/2004, 317 écoles, à travers tout le Maroc, ont été ciblées ainsi que 1090 instituteurs et 75 inspecteurs. Cet enseignement sera ensuite élargi progressivement à tous les établissements scolaires et à tous les niveaux (du préscolaire au baccalauréat à raison de 3h par semaine) jusqu’à la couverture de tout le territoire, prévue pour 2010. Nous nous occupons également de la formation des enseignants qui devrait se faire en principe en deux sessions de 60 heures chacune. Il s’avère que seulement 3 jours de formation nous ont été accordés quand ce n’est pas reporté. Peut-on alors parler de formation ? Nous nous heurtons aussi à d’autres obstacles Nous nous retrouvons fréquemment face à des enseignants non-amazighophones alors qu’il était bien stipulé que le premier critère est de parler couramment l’amazigh. Dans certaines ré gions, il y a eu un cafouillage total. Les manuels scolaires sont introuvables même dans les librairies et cette année, les professeurs ont commencé les cours sans avoir été formés. Les responsables du ministère avaient pourtant annoncé la distribution gratuite aux élèves et aux instituteurs de ces écoles ? Sans compter sur le fait que certains directeurs d’écoles refusent d’inclure l’enseignement de l’amazigh dans leurs programmes. Nous espérions également que les facultés de lettres puissent assurer aux futurs enseignants une formation linguistique et culturelle en mettant sur pied un une filière de langue et culture Amazighes. Et que l’Amazigh intégrera les institutions de formation des cadres (Centre de formation des instituteurs (CFI), centre pédagogique régional (CPR) et école normale supérieure (ENS).

La tâche du Ministère de l’Education Nationale consistait justement à organiser les formations, choisir les écoles, rassembler les instituteurs, éditer et distribuer les manuels..., rien de concret et de sérieux n’a été fait jusqu’à présent. L’année 2003/2004 a été une année blanche. Et pour l’année 2005/2006 cela ne se présente pas mieux.

Imposture ? Boycott rampant ? Ou dévalorisation ? Personne n’est apparemment en mesure de nous répondre. L’humiliation et l’hogra continuent.

L’Amazighe est une langue à part entière qui ne doit pas être traitée comme un ensemble de dialectes qu’il faut absolument éradiquer au profit de l’arabe. La civilisation amazighe est une civilisation millénaire et le tifinaghe, l’alphabet amazigh, existe depuis au moins 4500 ans.

Certaines personnes, dans la méconnaissance de leur culture et de leur histoire, ne voient pas l’utilité de cette langue, qu’en pensez-vous ?

Plusieurs personnes pensent effectivement que le tamazight ne leur servira pas à rien. Et c’est quelquefois même le berbérophone qui tient ce genre d’arguments. On lui a tellement renvoyé une image dévalorisante de sa langue et de sa culture, qu’il est persuadé qu’elles n’ont pas la même valeur que l’arabe ou le français et il préfère les renier de peur d’être associé au

« blédard » ou au « barbare ». D’autres disent qu’il y a d’autres combats plus importants à mener avant. Celles qui luttent pour les droits de la femme ont elles aussi entendu à peu près ces mêmes propos. Mais tant qu’on ne respecte pas l’identité Amazighe comment voulez-vous que le Maroc construise un projet de société juste, moderne et démocratique, commun à tous. L’Amazighité est le substrat culturel le plus ancien de l’identité maghrébine et je ne comprends pas pourquoi nous tenons toujours à nous identifier au Moyen-Orient. A part la langue officielle et l’Islam, qu’avons-nous en commun ? .La langue et la culture Amazighes sont nationales. Berbérophone ou arabophone, nous sommes avant tout Marocains et avons la même identité. « Le temps est venu pour que notre langue nationale originelle, le berbère, soit reconnue langue officielle de par la loi suprême du pays. » Manifeste berbère. Mars 2000.

Source: Awalinoo.net

Partager cet article
Repost0

commentaires