14 septembre 2005
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Le tatouage (tiggaz) remonte à la période néolithique (-5000 à -2500 av. J.C.). Il servait à identifier les tribus amazigh et on lui attribuait des vertus magiques.
Dans le Maroc musulman, le tatouage est apparu comme une mutilation, donc un péché. Pour pallier cette contrainte religieuse, les femmes lui ont substitué progressivement le henné.
LES FONCTIONS DU TATOUAGE AMAZIGHE
On lui attribue deux fonctions principales : protectrice et esthétique. La première, plus ancienne prévaut sur la seconde et comporte plusieurs dimensions :
• Magique : le tatouage sert de lien direct et concret entre le corps humain et les puissances extérieures, préservant la femme de maux tels que les mauvais esprits, le mauvais œil, la malchance.
• Médical : préventif et curatif, le tatouage connecte la peau et les organes internes.
• Identitaire : le tatouage servait à marquer l’identité tribale/clanique
• Esthétique : il est apprécié comme ornement :
« Le tatouage, symbole d'un érotisme suggéré dont les femmes berbères détiennent le secret depuis longtemps, est une esthétique où chaque trait,chaque cercle, chaque motif a son rôle. Sur le front, le tatouage rapproche les sourcils, les allonge et donne au regard une profondeur qui fait oublier les imperfections du visage. Quand il se prolonge du menton au cou, il dissimule les rides. Lorsqu'il se continue jusqu'à la naissance des seins ou au nombril, il suggère des voluptés cachées. Sur toute la face, il fait office d'un masque érotique.
Le tatouage, sujet à la mode et à l'évolution des goûts, pouvait également renseigner sur l'âge approximatif d'une femme. » (C. Bensalmia, Tel quel)
QU’EN RESTE-T-IL DANS NOS MEMOIRES ?
« J’ai entendu que le tatouage des femmes berbères signifiait l'attachement à une communauté, une tribu/confédération, mais aussi une façon de se démarquer des arabes. Mon arrière-grand-mère en portait et je pensais que c'était un signe d'attachement non pas communautaire mais religieux (appartenance à une confrérie..). » (clandestina34)
« Ma mére en porte un. Pour elle c'est ce qui permettait de différencier les musulmanes des non croyantes. Je pense qu'il doit y'avoir plus car les femmes Arabes musulmanes n'en portent pas. C'est typiquement berbère » (Noua)
« J'aimerais préciser la manière dont se font ces tatouages, pour thiguiss par exemple (tatouage en forme de +mais avec plusieurs branches qui est mis sur le menton, le front ou encore les doigts). La plante utilisée s'appelle iriri (le laurier-rose). Ici, c'est les feuilles qui sont utilisées, hachées puis cuites simplement dans l'eau ensuite les femmes se font faire le dessin avec koutchiya (lame pour vieux rasoirs), elles appliquent la substance obtenue. Ce que j'ai pu remarquer également c'est que le dessin est toujours le même mais que le nombre de branches et la grosseur différent suivant le lieu de résidence de la femme. Par exemple ma mère a seulement 2 branches et il est assez petit sur le menton, plus grand sur le doigt. J'ai vu une autre femme originaire de Borelma pour qui le tatouage a plus de branches et est plus grand. Et encore une autre avec encore plus de branches. D'ailleurs je sais que ma mére peut dire de quelle "ville" est une femme rien qu'en voyant son tatouage. » (Noua)
« Je crois que le tatouage est le propre de nombreuses sociétés traditionnelles et ce qui concerne les rifains plus particulièrement, les femmes se considèrent, à juste titre, comme étant les dépositaires d'une vieille civilisation. les tatouages marque une singularité culturelle bien que l'islam les interdise. Les différents signes reflètent effectivement une appartenance à une tribu ou à un clan familial. je précise par ailleurs que tout le corps peut être tatoué à l'exception du ventre. »(qio3)
Source: Arifino.com