Aghenja aberjaDug awras ud igitent-c nnwawi, awal-ya gher ayt wawras igherbiyyen ; ghir ad ffaden igran d lsjar di tefsiwin, rragen ddrari t-tehyuyin, ttruhân ttzâlan berra, qqaren : « ya ssâlat u-ssalamu àalik a-ya rasul-llah ! » Netta llan isggwssen dig ttwaga ughenja abrja ; deg ah frâh, t-tihyuyin at-itteggen ; têttfent-dd dug ass l-jumàa aghenja illan ; ttezyyanent-as amm-in ttgent i tslatin-nsent; tteqqnent i ubûd n ughenja timhêrmet d ccac t-terrâtt d imêzyanen ; imer-din igent-as lhâf s tmêhremt negh s ttrâtt negh s-bàa n wadugen ; ireddênt-t I ughil n ughenja. Ghir ad mmirent u sirêd n ughenja , akk tict tawi-d s-gher-sen qli n waren negh d qli n wuqqir negh d ifelfel negh d-lebsel ; rnint ruhênt qadant-dd si lâhrt nsent tighawsiwin teyyîd s-had kuttent; ad-d-ttêf tict zzeg-sent aghenja izeyynen, tgit jar ighallen nnes amm-in tettgg i ldufan, ruhênt tteghennant si taddart gher taddart : « Aghenja ya aberja ittiraren dug frag, a tijnaw iàalan, ellfemt-anegh-dd i waman ! » Amm-in ald-ad-mmirent ug qadi bàa n inurar, kuttent ; Imer-din tccent id-n-ddrari matta kuttent ; rnint ghennat qlisêllasnt amecwar îhlan id-sen, imer-din emrwahênt | Aghenja aberjaDans l’Aurès les pluies ne sont pas abondantes, surtout chez les gens de l’Aurès du Sud ; Lorsque les céréales et les arbres ont soif au printemps, les garçons et les filles sortent, vont faire la salat dehors en disant : « Prière et salut sur toi, Envoyé de Dieu. » Mais il y a des années où l’ont fait l’aghenja aberja. Chez les Aït Frah, ce sont les fillettes qui le font ; elles prennent, un vendredi, une louche quelconque, la parent, comme elle font à leurs poupées, et attachent au fond de la louche un petit mouchoir de tête, un petit turban et un petit foulard. Ensuite elles font un llhâf avec un mouchoir de tête, un foulard ou quelque chiffon, et en habillent le manche de la louche. Lorsqu’elles ont fini d’habiller la louche, chacune emporte de chez ses parents un peu de farine ou un peu de graisse séchée ou des piments ou des oignons. Ensuite elles vont quêter dans leur quartier d’autres choses pour faire la cuisine. L’une d’entre elle prend la louche parée, la met entre ses bras comme elle le ferait pour un bébé, et toutes vont chanter de maison en maison : « Aghenja ya aberja qui joue dans la cour, ô nuages élevés lâchez-nous de l’eau. » Ainsi jusqu'à ce qu’elles aient fini la quête ; elles vont alors sur une aire faire la cuisine, puis mangent avec les garçons ce quelles ont cuit ; elles chantent encore un peu, passent un bon moment avec eux à faire la salat, puis se séparent. |
A. Basset, Textes berbères de l’Aurès. Revu par Aksel du forum Aures icawiyen : http://aures.forumactif.com. Source: mondeberbere.com |