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14 septembre 2005 3 14 /09 /septembre /2005 00:00





Abri de Tin Hamanie. Adrar N'Ajjer.




L' écriture "libyco-berbère".


Les représentations d' art rupestre du Sahara sont souvent associées à des inscriptions rédigées dans un type d' écriture reconnaissable au style des caractères. Ces inscriptions sont dites "libyco-berbères" car de très nombreux documents attestent de la présence de cette écriture sur une aire qui coïncide en gros avec l' ancien territoire des berbères.

Les premières inscriptions "libyco-berbères apparaissent vers 1500 - 1000 avant J.C. (époque des chars ).

On distingue traditionnellement plusieurs formes de l' alphabet de cette écriture, l' oriental (est de l' Algérie, Tunisie), l' occidental (Îles Canaries, Maroc, ouest Algérie) et le saharien.  Cependant de nombreuses variantes existent dans ces grands ensembles qui correspondent vraisemblablement à des états de langue aussi variés a cette époque qu 'ils le sont aujourd'hui.         

 

Tifinagh récents superposésà des peintures caballines. Tin Hamanie. Adrar N'Ajjer.

Le Libyque appartient à la famille afrasienne comme l' égyptien. L' alphabet est strictement consonantique, les voyelles ne sont pas notées, sauf en fin de mot, et les mots ne sont pas séparés. L' orientation est très fantaisiste, souvent de haut en bas, mais aussi de gauche à droite ou de droite à gauche. Cette structure complexe explique les difficultés de déchiffrement. Actuellement seul le Libyque oriental est déchiffré.

L' unité profonde de ces différentes formes apparaît dans le tracé des lettres qui ont partout les mêmes formes géométriques simples et non cursives: barre, cercle, chevron, point ou des combinaisons de ces figures.

Les origine sont assez obscures. La première hypothèse à été le modèle punique, le mot "punique" étant relatif à Carthage fondée par les Phéniciens. L' alphabet libyque aurait été emprunté au phènicien. Cette hypothèse est justifié par le rôle important que cet alphabet à joué en Afrique du Nord. D' ailleurs le nom touareg des caractères actuels,le nom "tifinagh", dérive de la racine qui désigne les phénicien en sémitique. Cependant la forme,le style des caractères et le peu de lettres communes ne confortent pas cette origine.

Une autre hypothèse est que le libyque et le phénicien seraient des évolutions d' un alphabet encore plus ancien.

 

Tifinagh gravés. Tadrart.
Figure géométrique et tifinagh. Tissoukai.
Animal indéterminé, chien ou félin, avec une queue en forme de spirale. Les poils de la bête sont représentés. Tin Aboteka.

Mais l' hypothèse la plus satisfaisante actuellement est celle d' une origine autochtone du libyque. L' écriture libyque serait née d' un ensemble de signes appartenant à l' art géométrique (peintures corporelles, décors des vêtements, marques de bétails) qui, perfectionnés par différents emprunts (sémitique, punique, anciens alphabets de l' arabie du sud), auraient évoluer pour devenir des lettres.

La présence de nos jours de signes libyques et tifinagh sur les bijoux et vêtements pourraient faire penser à un système magico-religieux qui précéda l' écriture.

Le grand nombre d' inscriptions verticales laisse supposer une origine ancienne. En effet ce type d' inscriptions ne se retrouvent que dans les premiers débuts des alphabets ainsi que dans les hiéroglyphes égyptiens.

Ces caractères sont tout naturellement destinés à être gravés ou peints sur des rochers en inscriptions courtes qui viennent seulement préciser le sens de l' image qu 'ils accompagnent. Le vieux verbe berbère pour "écrire", ara, a comme sens premier "inciser".

Quelques inscriptions bilingues (libyco-latines et libyco-puniques) découvertes sur des stèles funéraires au Maroc et en Tunisie ont permis de restituer le valeur de certains signes.

L' inscription ancienne.
L' inscription moderne commence par la formule "awa nek".

Cette peinture de Takoudematine pourrait aider au déchiffrement du Libyque saharien.

Elle regroupe deux inscriptions de périodes différentes.
La première, oblique,est associé à un personnage garamante portant un bouclier et un bâton de commandement. Elle utilise l' alphabet libyque saharien.
La deuxième, plus récente, horizontale, est associée à un chameau. Elle utilise un alphabet tifinagh moderne.

 

Plus d' informations sur l' écriture libyque >>>

 

Tifinagh et guerrier berbère. Tin Hamanie..
L' alphabet Tifinagh récent.

Cette écriture a disparu de l' Afrique du nord cependant le libyque saharien se conserve et va évoluer en tifinagh ancien partiellement interprété par les Touaregs, puis en tifinagh récent encore utilisé aujourd'hui.

Le tifinagh est encore largement utilisé par les Touaregs et pas seulement par les femmes qui l' enseignent en écrivant sur le sable.

Le terme tifinagh est le pluriel de tafineq où ta est la marque du féminin. Les formes sont géométriques (points, cercles, traits). Cet alphabet est essentiellement consonantique et les voyelles ne sont transcrites que par un point en fin de mots.


Tifinagh et personnage à tête de bâtonnet. Takoudematine.
L' utilisation de l' écriture Tifinagh aujourd'hui.

L' utilisation de cette écriture est pleine de paradoxes. Si depuis plus de vint cinq siècles elle a produit des milliers d' inscriptions, elle n' a par contre été utilisée pour aucun texte littéraire. La société berbère est riche d' une importante culture orale mais possède cependant des écrits presque tous en langue étrangère.

Et bien qu 'elle soit largement répandu en pays touareg, cette écriture est confinée dans des emplois que nous jugeons mineurs : inscriptions rupestres, courts messages destinés a être détruit après lecture. Un livre présente des documents exceptionnels récemment retrouvés. Il s' agit de messages adressés au Père de Foucauld par ses amis touaregs, messages écrits en tifinagh sur des supports de fortunes (bout de papier, tissu).

En fait l' écriture tifinagh n' est pas faite pour écrire. Elle est plutôt un divertissement de jeunesse et les anciens ne s'y intéressent pas ouvertement. C' est un jeu que l' on apprend dès l' enfance qui permet aux jeunes gens d' échanger des messages et de faire preuve de leur habilité.

 

Tifinagh et méhariste. In Itinen.
Tifinagh et guerriers libyens. Arakao.

Le sens de lecture est de droite à gauche. Tin Hamanie.

 

En effet, les voyelles ne sont pas notée et les mots non séparés, le lecteur doit donc essayer la série de voyelles sur chaque consonne du texte jusqu' a que les sens lui apparaisse. Le message est parfois codé afin de perturber davantage le partenaire. Il existe des compétitions où l' on prouve sa capacité à écrire et à déchiffrer.

Ces jeux, au même titre que les devinettes, jouent un rôle important dans la formation et la culture touaregue.

Un journal en tifinagh a vu le jour à Agadez.

Cependant cette écriture traditionnelle conserve une forte valeur sentimentale, elle est un symbole de l' identité berbère. Et le désir de doter le langue berbère d' une écriture usuelle occupe de nombreuses association culturelle ainsi que des scientifiques :


La tradition orale attribue la création des tifinagh à Amerolqis, un héros mythique, fondateur de la culture touarègue, pour communiquer discrètement avec les femmes dont il était amoureux. Amerolqis était coutumier des rencontres nocturnes et galantes, un homme accompli et bien fait de sa personne. Les femmes lui manifestaient des sentiments passionnés. Amerolqis était un maître en fait d' intelligence. Amerolqis était un galant noctambule et un amoureux des femmes. C' est à ce propos qu' il inventa les tifinagh. Il fit chaque signe à propos des femmes. Les connivences entre lui et les femmes n' étaient que des codes secrets. A l' origine, les tifinagh étaient donc perçues comme des signes confidentiels pour exprimer les relations amoureuses et courtoises entre partenaires complices. Et pour parfaire cette relation amoureuse, Amerolqis inventa la poésie, le chant et la musique.

Cette tradition galante et poétique continue de régir les rapports amoureux dans la société touarègue et explique pourquoi les tifinagh sont toujours une écriture bien vivante.
A l' issu d' un travail de normalisation des polices de caractères pour ordinateurs ont été dessinées et sont disponibles.



Source:http://ennedi.free.fr/tifin.htm

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14 septembre 2005 3 14 /09 /septembre /2005 00:00

    

Le tatouage (tiggaz) remonte à la période néolithique (-5000 à -2500 av. J.C.). Il servait à identifier les tribus amazigh et on lui attribuait des vertus magiques.
Dans le Maroc musulman, le tatouage est apparu comme une mutilation, donc un péché. Pour pallier cette contrainte religieuse, les femmes lui ont substitué progressivement le henné.


LES FONCTIONS DU TATOUAGE AMAZIGHE
On lui attribue deux fonctions principales : protectrice et esthétique. La première, plus ancienne prévaut sur la seconde et comporte plusieurs dimensions :
Magique : le tatouage sert de lien direct et concret entre le corps humain et les puissances extérieures, préservant la femme de maux tels que les mauvais esprits, le mauvais œil, la malchance.

Médical : préventif et curatif, le tatouage connecte la peau et les organes internes.

Identitaire : le tatouage servait à marquer l’identité tribale/clanique

Esthétique : il est apprécié comme ornement :

« Le tatouage, symbole d'un érotisme suggéré dont les femmes berbères détiennent le secret depuis longtemps, est une esthétique où chaque trait,chaque cercle, chaque motif a son rôle. Sur le front, le tatouage rapproche les sourcils, les allonge et donne au regard une profondeur qui fait oublier les imperfections du visage. Quand il se prolonge du menton au cou, il dissimule les rides. Lorsqu'il se continue jusqu'à la naissance des seins ou au nombril, il suggère des voluptés cachées. Sur toute la face, il fait office d'un masque érotique.
Le tatouage, sujet à la mode et à l'évolution des goûts, pouvait également renseigner sur l'âge approximatif d'une femme. » (C. Bensalmia, Tel quel)

QU’EN RESTE-T-IL DANS NOS MEMOIRES ?

« J’ai entendu que le tatouage des femmes berbères signifiait l'attachement à une communauté, une tribu/confédération, mais aussi une façon de se démarquer des arabes. Mon arrière-grand-mère en portait et je pensais que c'était un signe d'attachement non pas communautaire mais religieux (appartenance à une confrérie..). » (clandestina34)

« Ma mére en porte un. Pour elle c'est ce qui permettait de différencier les musulmanes des non croyantes. Je pense qu'il doit y'avoir plus car les femmes Arabes musulmanes n'en portent pas. C'est typiquement berbère » (Noua)

« J'aimerais préciser la manière dont se font ces tatouages, pour thiguiss par exemple (tatouage en forme de +mais avec plusieurs branches qui est mis sur le menton, le front ou encore les doigts). La plante utilisée s'appelle iriri (le laurier-rose). Ici, c'est les feuilles qui sont utilisées, hachées puis cuites simplement dans l'eau ensuite les femmes se font faire le dessin avec koutchiya (lame pour vieux rasoirs), elles appliquent la substance obtenue. Ce que j'ai pu remarquer également c'est que le dessin est toujours le même mais que le nombre de branches et la grosseur différent suivant le lieu de résidence de la femme. Par exemple ma mère a seulement 2 branches et il est assez petit sur le menton, plus grand sur le doigt. J'ai vu une autre femme originaire de Borelma pour qui le tatouage a plus de branches et est plus grand. Et encore une autre avec encore plus de branches. D'ailleurs je sais que ma mére peut dire de quelle "ville" est une femme rien qu'en voyant son tatouage. » (Noua)

« Je crois que le tatouage est le propre de nombreuses sociétés traditionnelles et ce qui concerne les rifains plus particulièrement, les femmes se considèrent, à juste titre, comme étant les dépositaires d'une vieille civilisation. les tatouages marque une singularité culturelle bien que l'islam les interdise. Les différents signes reflètent effectivement une appartenance à une tribu ou à un clan familial. je précise par ailleurs que tout le corps peut être tatoué à l'exception du ventre. »(qio3)

Source: Arifino.com
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14 septembre 2005 3 14 /09 /septembre /2005 00:00
      Qui est Fatima SADIQI ?

Je suis Professeur de l'Enseignenent Supéneur à l'Université Sidi Mohamed Ben Abdellah de Fès depuis 1986. En 1980, j'ai écrit ma thèse de troisième Cycle sur la morphosyntaxe du verbe dans la langue Amazighe et en 1982 j'ai écrit ma thèse de doctorat d'Etat sur la Phrase Complexe en Amazighe. La dernière a été la première thèse en anglais sur la syntaxe de 1'Amazighe marocain. Cette thèse a éte' publiée en 1986 sous le titre :" Studies in Berber Syntax the Complex Sentence" par la maison d'édition allemande Konigshaussen & Neumann. En plus de mon intérèt pour la morpho-syntaxe de l'Amazighe, je m'intéresse aussi à l'intersection «femmes/genre et langues» au Maroc, où le multilinguisme interagit avec beaucoup de variantes comme la classe sociale, le genre, le niveau d'éducation, etc. Je crois que le sort des femmes marocaines a toujours été lié à celui de la langue Amazighe. J'ai publié un livre en anglais dans ce sens en 2003 sous le titre Femmes, Genre et langues au Maroc.

  • Vous avez aussi publié un livre sur la grammaire Amazighe. En deux mots, qu'est-ce qui caractérise cette grammaire?

Ce livre a été écrit en français sous le titre Grammaire du Berbère et a été publié la première fois en I 997 La grammaire Amazighe est une grammaire très riche et peu connue ; c'est une grammaire où le verbe joue un rôle central de part sa nature agglutinative (le verbe attire un nombre impressionnant de particules grammaticaIes et peut constituer une phrase lui seul). L'étude de la grammaire Amazighe nous enseigne aussi sur beaucoup de questions linguistiques que les différentes théories du domaine n'ont pas su cerner d'une façon exhaustive comme la nature des particules verbales, leur mobilité, le sens et ses répercussions de cette mobilité très rare dans les langues naturelles, etc. .enfin, dans le contexte actuel, la grammaire de l'Amazighe est de plus en plus importante parce qu'on ne peut pas réussir le passage de cette langue à l'écrit ni son enseignement sans une connaissance réelle de sa grammaire : une langue est par définition un système grammatical et vice-versa. Bref, la grammaire Amazighe est une grammaire que tout chercheur ·linguiste et tout enseignant de la langue doit connaître et apprécier à son juste titre.

  •  Dernièrement, vous avez abordé au premier Festival de la Culture Amazighe à Fès le rôle de la femme Amazighe dans la transmission de la culture. Cette transmission aux générations futures, n'est-t-elle pas en danger?

** Dans toutes les cultures du monde les femmes, de part leur rôle central dans la constitution et pérennité' de la famille, ainsi que dans la socialisation des enfants, sont les porteuses par excellence des spécificités profondes des peuples et des sociétés. Ce constat est encore plus vrai dans les cultures fortement orales comme la nôtre. Dans le cas de l'Amazighe, une langue longtemps marginalisée et confinée au mode oral, ce sont les femmes, qui elles aussi ont été longtemps marginalisées juridiquement et confinées à l'analphabétisme, qui ont, beaucoup plus que les hommes, véhiculé la langue (et la culture) et, donc, assuré leur extraordinaire survie face à des langues et cultures beaucoup plus puissantes comme l'arabe et le français. La littérature orale marocaine, qui constitue un patrimoine national porteur de la singularité du marocain, est largement féminine de part ses genres (contes, chants), et les sujets qu'elle traite (mariage, henna, etc). La littérature orale Amazighe est une littérature forte, variée,très vivante aù Maroc. Les femmes ont toujours non seulement présentes dans cette littérature miais créatrices. Il  Il est juste de dire que les femmes Amazighes sont les gardiennes de la langue et culture Amazighes. Maintenant, avec la scolarisaion croissante des femmes et l'entrée de l'Amazighe à l'école, Si on ne fait rien pour non seulement préserver la culture mais la valoriser socialement et culturellement, il y a risque de perdition d'un des piliers de la spécificité marocaine, sinon nord-africaine.

  • Comment la femme Amazighe assure-t-elle la dite transmission ?

      Elles assurent cette transmission d'une façon spontanée; d'abord à travers leur comportement de tous les jours surtout dans le monde rural, puis à.. travers l'éducation de leurs enfants, et aussi dans leur participation à la vie artistique de leur douars, village ou villes.

  • Pour l'enseignement de l'Àmazighe, vous insistez beaucoup sur les contes, pourquoi?

L'enseignement de l'Arnazighe, comme celui de toute langue naturelle, se fait par le biais de la communication, de la grammaire, de la conjugaison, de l'écriture, etc. mais aussi le ludique (chants, poésie, devinette, jeu, etc. Le ludique est un moyen de faire aimer la langue enseignée à l'enfant en utilisant des moyens comme le chant et les jeux que l'enfant aime. A 'école, on peut à travers le ludique ,"adoucir" l'enseignement tout en instruisant l'enfant et en valorisant sa culture. Un conte est aussi un moyen d'elargir l'imagination de l'enfant.

  • A part les contes, quelles sont les autres genres de littérature Amazighes?

Il y a les chants (Amdyaz, Ahwash, etc.), les poèmes, les proverbes, les devinettes, etc. Et chaque genre couvre des" sous-genres » : il y a' par exemple, de nombreux types de chants, de

poèmes, etc...

  •  comment voyez vous le futur de l'Amazighité au Maroc?

     Je considère la promotion de l'Amazighe comme étant la promotion de la diversité culturelle, de la tolérance, des droits (linguistiques et autres) des personnes, et de la démocratisation du pays. La promotion de l'Amazighe a été entamée et ne peut plus revenir en arrière. En plus de la volonté politique, les efforts que  le Ministère de l'Education Nationale et la société civile, notamment la Fondation BMCE, fournissent sont louables mais restent insuffisants ; les médias, les universités, etc. doivent suivre ; le devoir de conserver et valoriser l'Amazighité est celui de tous les marocains.

 interview réalisée  par Rachid RAHA
pour le mensuel " le monde amazigh "  No de juin 2005, Rabat.


Source: berberoscope.com

 

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14 septembre 2005 3 14 /09 /septembre /2005 00:00

Hommage à Fadhma N’Summer
Plusieurs facettes de l’histoire de l’héroïne dévoilées

Par Salah Yermèche  

 

Une conférence-débat sur Fadhma n’Summer a été tenue dernièrement à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou par MM. Bitam Boukhalfa et Herrouz Mohand.
Fadhma n’Summer ou l’héroïne des Illilten, dont les hommes qu’elle commandait pendant les insurrections des années 1850 donnaient du fil à retordre aux troupes coloniales françaises, sous le commandement du maréchal Randon, est décidément inconnue même dans sa contrée natale (Kabylie). La prise des écrits et les dévastations des traces sur cette femme par l’armée coloniale française sont, entre autres, les principales raisons de la méconnaissance du parcours d’une illustre révolutionnaire algérienne du 19e siècle.
La pauvreté en écrits documentaires, livresques et filmiques à ce sujet fait également que le citoyen, en général, et la population scolaire, en particulier, ignorent tout sur cette farouche résistante pour son affranchissement de la tutelle de l’homme et de son combat héroïque contre la colonisation et l’occupation française de l’Algérie.
Ainsi, à bon escient, une conférence-débat sur Fadhma n’Summer (autrement dit du village de Summer, dans la daïra d’Iferhounène) a été tenue dernièrement à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou par MM. Bitam Boukhalfa, ancien enseignant et auteur, et Herrouz Mohand, chercheur et enseignant au collège du Val-de-Marne (France), dans le cadre d’une “journée culturelle organisée en hommage à l’héroïque nationale Fadhma n’Summer” par l’association portant le nom de cette combattante en collaboration avec l’association Si Muh u M’hand. Des pans entiers du voile l’entourant seront levés à cette occasion. MM. Bitam et Herrouz se sont succédé au micro pour retracer le court mais riche itinéraire de cette femme exceptionnelle en faisant remarquer avec regret la “pauvreté et la présence féminine” dans la salle pendant que la manifestation était consacrée à… une femme héroïque qui a voué toute sa vie non seulement à son affranchissement de la tutelle de l’homme, mais encore pour combattre la domination coloniale française. “Ailleurs, hors de la Kabylie, ajoute M. Bitam, je suis toujours étonné de la présence en force, voire dominante, des femmes dans tout forum ou manifestation organisés et traitant de tous thèmes…”

La femme éternelle
La femme est l’avenir de l’homme, disait le poète universel Jean Ferrat. “C’est la place de la femme dans l’avenir de la société qui m’a ramené à répondre à l’invitation pour parler de la femme, de surcroît Fadhma n’Summer. La femme est l’avenir de la paix dans le monde, la femme est un être de paix, elle est faite naturellement pour protéger les êtres qu’elle met au monde, elle ne peut pas militer pour tuer la vie qu’elle donne…”, insistait M. Bitam. Le même orateur fera remarquer, à propos du “doute”, souligné dans les débats, sur la fiabilité des écrits sur l’histoire de l’Algérie, notamment de la Kabylie, dont sont auteurs des Français, que “ceux-ci ne sont pas, certes, à 100% vrais, mais ne sont pas également à 100% faux. Il y a ce qui peut être retenu, comme il y a ce qui est inacceptable. ہ tout un chacun de glaner et de faire ce qu’il peut en matière de recherche tout en multipliant ce genre de manifestations (conférences, débats publics, etc.)”.
Par ailleurs, le conférencier apprend à l’assistance que le tournage d’un feuilleton de 60 épisodes sur Fadhma n’Summer se prépare actuellement en… Syrie, un pays “frère de l’Algérie”. “Si chaque épisode dure 15 minutes, ça ferait l’équivalent de dix longs métrages.” Or, un seul long métrage aurait suffi, mais dans sa terre natale et de combat, dans les trois langues usitées alors (tamazight, arabe, français). Parlant toujours de Fadhma n’Summer, le conférencier fera remarquer qu’au milieu du 19e siècle, il n’existait pas de femmes chez les Kabyles qui s’instruisaient (apprenantes du Coran), tandis que Fadhma n’Summer, toute gamine encore, apprenait le Coran, suivant son père, Sid Ahmed Mohamed, de Werja à Summer (plus d’une heure de marche), où celui-ci fonda une école coranique (timaâmart).  Elle était exceptionnelle au point d’opposer un refus — chose relevant de l’extraordinaire pour une femme à cette époque — à ses frères, notamment l’aîné (Si Tahar) quant à leur désir de la marier à un homme de leur choix (Yahia n’Ath Ikhoulaf), un homme de la famille de ses oncles maternels, qui a demandé sa main, demande agréée probablement par toute la famille.
Elle devait néanmoins consentir, plus tard, à ce mariage pour seulement, selon le conférencier, démontrer sa “pureté” et écarter tout doute et les ragots colportés quant à sa virginité. Elle vivra sous le toit de Yahia n’Ath Ikhoulaf du village de Aâsker quelques semaines, un mois, disent les uns, une année, disent les autres, explique M. Bitam, avant de déserter ce foyer et se consacrer à la lutte contre le colonialisme français.
ہ l’arrivée dans la Kabylie de Chérif Bou-Baghla, un non moins héroïque combattant du colonialisme, venu de l’ouest du pays, Fadhma n’Summer combattra aux côtés de celui-ci les troupes du maréchal Randon. Elle aurait même accepté d’épouser ce révolutionnaire qui s’est installé dans les environs de Sidi Aïssa (Bouira) ; Cherif Bou-Baghla a épousé la fille de ce marabout, dont la région porte actuellement le nom, pour combattre les troupes coloniales, sous des conditions ayant trait à la polygamie de l’homme, pratique courante alors.
Ce  combattant ne tardera pas cependant à être tué par ses camarades soudoyés et payés en coupes d’or par les sbires du maréchal Randon, dira encore M. Bitam.
Les débats au cours de cette conférence à laquelle a pris part une nombreuse assistance ont été marqués par des témoignages sur l’histoire de la région et le combat de Fadhma n‘Summer contre la colonisation, notamment après les années 1840 jusqu’à 1857.

Des témoignages précieux
Ces témoignages relevés dans des lectures de documents parfois inédits et d’ouvrages de plusieurs auteurs (Mohamed Seghir Feredj, Tahar Ousseddik, Boulifa, Henri Marrou, colonel Robin, maréchal Randon…) sont venus de Hocine L’hadj, poète et auteur, de Yaha Abdelhafid, ancien officier de l’ALN et membre fondateur du FFS puis du FFD, de Ouali Aït Ahmed et Dahlal Mouloud dit Si El-Hassan, respectivement président et vice-président de l’association Tagrawla 1954-62. Avant sa capture Fadhma n’Summer commandait une armée de 45 000 hommes et femmes, indiquent les conférenciers. Dans les batailles d’Ichériden (Larbaâ Nath Irathen), Timezguida (Iferhounène), elle faisait face à plusieurs divisions commandées par 12 généraux et de nombreux colonels.  Mohand Herrouz, chercheur et enseignant, rappellera dans son intervention la fameuse citation : “un peuple sans mémoire est appelé à disparaître”, soulignant les séquelles de la colonisation de l’Algérie pour prendre ses richesses, ni plus ni moins. “J’ai répondu à l’invitation pour démystifier un peu l’histoire qu’on nous a apprise.” L’unique photo existante de l’héroïne Fadhma n’Summer, dont est illustrée la couverture de l’ouvrage de M. Bitam, fut achetée par un citoyen de la région auprès des archives nationales françaises, a indiqué cet auteur.
Capturée, précise-t-il, le 11 juillet 1857 à Takhlijt At Atsu avec 200 hommes et femmes de ses troupes, après une 15e tentative d’invasion et de razzia des divisions du maréchal Randon, Fadhma n’Summer (nom patronymique actuel de sa famille, Sid Ahmed) mourra en prison dans le camp de Béni Slimane, près de Tablat, en 1863, à l’âge de 33 ans. Les restes de sa dépouille y furent exhumés 33 ans après l’indépendance du pays pour être mis en terre “clandestinement” le 3 juillet 1995 au carré des Martyrs d’El-Alia, à Alger.
Pour satisfaire les vœux des villageois des environs de cette région d’Iferhounène, où l’héroïne avait grandi, trois statues ont été élevées à sa gloire près des trois villages différents, notamment à Tizi L’djamaâ, Summer, Werja.  Selon un ancien moudjahid Belaïd Aliouche, du village Ath Atsu, la malle ou la caisse en bois où Fadhma n’Summer rangeait ses effets était encore, en 1957, chez son cousin Amar Aliouche, dans la maison où la combattante fut capturée. Le moudjahid Amar Aliouche, qui avait hérité malgré lui de cette malle, avait fini par la détruire prenant peur des représailles de l’armée coloniale française si elle venait à la découvrir chez lui.
Une pause dans cette conférence a été observée pour permettre la remise par le directeur de la maison de la culture d’un tableau d’honneur et d’une médaille de reconnaissance, dont des associations organisatrices, à Akli Yahiatène, le chanteur kabyle au riche répertoire et parcours dans le chant révolutionnaire. Visiblement très fatigué, l’adulé chanteur n’a pu prendre part à cette manifestation.  Pour rappel, le conférencier Boukhalfa Bitam, un retraité de l’enseignement, a édité plusieurs ouvrages sur l’histoire de la région, tels La prise de Taddart Oufella (Sned 1980), Rue de la Liberté (Enal 1984), Les justes (Enal 1986) et surtout Fadhma n’Summer (Ou une autre lecture du combat de l’illustre fille de Werja, édité en 2000).

Source: berberescope.com

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14 septembre 2005 3 14 /09 /septembre /2005 00:00

En 1952 mon grand-père maternel m'a raconté l' histoire d'une femme berbère Hhad'Hum qui était chef de guerre , chef de tribu. Elle a vécu a la fin du 19e siècle debut 20e. Sa tribu ou ensemble de Tribus se situaient dans les Beni-IZnassen ( Ayt IZNASSEN ) dans la vallee du ZEG-ZEL ( Thazaghine)  entre Thafughalt ( Taforalt ) et  Berkane  ( Aber-hchane ).Je ne me rappelle pas du nom exact de cette" federation" de tribus , mais sa tribu s'appelait Ouled Lahbil (tharwa e Lahbil ) qui ont combattu les "incursions" coloniales au Maroc, dans sa partie nord-est, perpetrees par la France et l'Espagne venant d'Algerie et de Melillia.(1).             

          

               Beaucoup de combattants de ces tribus dont mon grand-pere ( originaire de la tribu des Iqaninen ) ont participe aux batailles contre l'Espagne durant  la guerre du RIf         ( 1920-1925 ); Et pendant la guerre , quand les hommes sont partis ,  les jeunes  femmes participent a la defense de la tribu , et a cette epoque chaque famille de cette region possedait au minimum un fusil  ( à 2 coups ou semi-automatique )

 Pour la petite histoire, un des descendants de notre heroine est devenu officier dans l'armee francaise ( grand blesse de guerre ) , Pacha de la ville de  Sefrou juste avant l'independance. Ensuite apres ses prises de position contre la destitution du Roi Mohamed V par la France ( petition signee adressee au resident general francais ) , il devint le 1er president du conseil du 1er gouvernement de l'independance.du Maroc.

________________________

 

( 1 )  Lyautey qui etait colonel en Algerie ,qui lui meme a dirigé des incursions depuis Ain-Sefra, soutenait à partir de 1904 la these que l'Algerie" francaise" devrait s'etendre ( expansion coloniale )  jusqu'à la Moulouya au Maroc;( cette these etait contrecarrée,  jusqu'au traite de 1906 et 1911, par d'autres puissances europeennes: Angleterre , Allemagne ...etc ) voir "Lyautey" par  Andre Maurois Plon paris 1935

E.M.M


source: berberescope.com

MAROC

Berbere  Eternel

photo 1930

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14 septembre 2005 3 14 /09 /septembre /2005 00:00
La femme Amazighe doublement piégée
Par: Meryam Demnati

La journée du 8 Mars est devenue officiellement “journée internationale des femmes”en Août 1910 à Copenhague. Plusieurs décennies après, la vision, le discours, et les activités féministes ont évolué avec les femmes de toutes les sociétés; mais l'objectif est demeuré le même: l'obtention par les femmes de leurs droits légitimes. Pour la Femme Amazighe, cette journée est bien sûr une occasion pour faire entendre sa voix au côté de ses soeurs de toutes les races et de toutes les cultures... Mais c'est aussi un moment douloureux qui nous permet de faire le point et de nous apercevoir que la condition de la femme au Maroc n'a pas subi beaucoup de changement. Elle continue à être victime d'injustices et de violences de la part d'une société qui est particulièrement sexiste, où les hommes sont considérés comme supérieurs aux femmes .La Moudawana (loi musulmane marocaine) est là pour consacrer l'inégalité de l'homme et de la femme bien que paradoxalement, le Maroc a ratifié en 1993 la convention contre toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes. Mais cette discrimination juridique n'est que l'aspect visible de cet Apartheid masculin. Si on fait l'état des lieux aujourd'hui, on s'aperçoit que la femme marocaine n'est ni respectée ni considérée comme un être humain à part entière. Elle se fait agresser tous les jours: verbalement, physiquement, symboliquement, psychiquement, juridiquement..... La femme Amazighe qui dans nos anciennes coutumes était respectée comme femme et épouse, se retrouve aujourd'hui reléguée à un stade de “Mineure à vie”..... Elle est devenue l'inférieure de l'homme, une sorte de demi-être humain. Aujourd'hui comme hier, ici comme ailleurs (pays musulmans en particulier) ceux qui ne parviennent pas à admettre la légitimité des femmes à participer aux décisions à égalité avec les hommes, utilisent la violence comme arme destinée à rendre toutes les femmes invisibles et muettes.

Bien que les femmes ont investi la sphère publique jusque là réservée au Hommes (entreprises, parlement, médias, milieux associatifs...), leur présence n'est cependant pas encore perçue comme légitime. Quolibets, insultes à connotation sexuelle, jugements morau, agressent les femmes quotidiennement. Toute femme qui s'expose, qui s'affirme, court le risque d'être traitée de “pute” si elle réussit. Toute femme visible est jugée sur son apparence et étiquetée.

Contrairement à ce qu'on peut croire, l'urbanisation n'a pas toujours contribué à une amélioration

de la situation de la femme, quelquefois on assiste à une véritable régression due à plusieurs facteurs: perte de valeurs, éclatement des familles, intégrisme religieux …

 Dans la tradition ancestrale Amazighe, les femmes ont toujours inspiré le plus grand respect de la part de leurs collectivités. Elles participaient aux décisions touchant la famille, les droits du patrimoine, et l'éducation. C'est à elles qu'est toujours revenu le droit de préserver les traditions culturelles de leurs peuples. Le travail des hommes et des femmes était nettement distinct, mais toujours reconnu d'égale valeur et dans certaines régions du Maroc, elles participaient activement aux décisions importantes prises par la communauté. Dans l'histoire ancienne, les femmes Amazighes ont occupé une place importante et ont été quelquefois à la tête de royaumes (Dihya dite la Kahina, Itto de l'Atlas...) et sont encore la fierté de notre peuple .

Mais aujourd'hui, ce qui fait la particularité de la femme Amazighe, c'est qu'elle est doublement agressée: agressée dans sa féminité et agressée dans son amazighité. Non seulement elle est femme, inférieure de l'homme, mais amazighe, de culture dite”inférieure”. La culture Amazighe étant considérée de fait par les Panarabistes au pouvoir comme une culture “primitive”, la difficulté pour la femme amazighe est double. Non seulement il lui faudra lutter pour arracher ses droits légitimes et matrimoniaux, mais il lui faudra aussi en tant que principale gardienne et trésorière de la Culture Amazighe lutter contre la culture dominante arabo-musulmane que le pouvoir en place encourage (Arabisation à outrance, organisation d'une manifestation islamiste anti-féministe en avril 2000).

D'autre part, les femmes ne connaissent pas le peu de droits qu'elles ont et se retrouvent souvent impuissantes face à toutes sortes d'agressions masculines. Avec leurs enfants, elles sont les premières victimes de maladies infectieuses, leur santé, plus particulièrement dans les zones rurales est terriblement menacée.  L'analphabétisme et l'ignorance sont le lot de la grande majorité d'entre elles, ce qui défavorise leur intégration dans la société. Lorsqu'enfin on les scolarise; elles se retrouvent face à deux langues étrangères (L’arabe et le français)... ce qui entraîne la dévalorisation de leur langue et culture et cause souvent la perte des valeurs autochtones face à des valeurs importées du Moyen orient ou de l'occident. Face à cette situation de double dominance (masculine et culturelle); comment faire pour conquérir sa liberté sans pour cela rompre avec sa culture d'origine???? Il s'agit d'engager un combat à la fois contre une domination masculine qui relègue les femmes à un rang inférieur mais aussi de mener un combat contre la domination culturelle arabo-islamique soutenue par le pouvoir en place.

Pour nous, associations amazighes, la question féminine est au centre de nos préoccupations. La femme est le pilier de la famille et de la société. Il faut agir pour sa meilleure intégration dans le système moderne de développement économique, culturel et social, tout en sauvegardant nos cultures et nos coutumes amazighes. Mais pour y arriver, il nous faut tout d'abord sensibiliser et informer la femme sur ses droits et ses devoirs. C'est une tâche difficile! Difficile parce qu’il faut beaucoup d'énergie et de ténacité pour que la femme amazighe soit reconnue comme citoyenne à part entière, une citoyenne qui peut participer et influer sur les décisions qui concernent le groupe.

Réformer la Moudawana ne changera rien à la situation dégradante que vivent les femmes au Maroc. Il faut séparer l'état de la religion.

 Aujourd'hui c'est à nous femmes et hommes du 21ème siècle, agissant pour la liberté, l'égalité, la justice et la tolérance de faire entendre nos voix et de construire un état moderne et laïque. Il faut un ample travail de réflexion, d'éducation et de prévention pour construire une société où nous pourrons enfin retrouver notre dignité.

.Néanmoins, l'homme doit prendre conscience d'une chose importante: tant que la femme est marginalisée, la société dans son ensemble est en danger. Nombreux sont ceux qui tiennent des discours avant-gardistes, mais qui dans leur comportement quotidien reproduisent des attitudes de discrimination à l'égard du sexe féminin. L'homme doit apprendre à respecter la femme et à la considérer comme son égal; de ce fait il doit avant tout se débarrasser des préjugés et des comportements phallocrates, indignes de notre peuple, Le respect mutuel est une condition primordiale si nous aspirons à la construction d'une société de droit, constituée de femmes et d'hommes libres et dotée de valeurs démocratiques issues de notre grande civilisation Amazighe millénaire. . .

Meryam Demnati, Comité national du Manifeste amazigh
source: tawiza.net
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14 septembre 2005 3 14 /09 /septembre /2005 00:00

 

 
Même si l’Islam domine aujourd’hui comme religion principale dans le Rif, on retrouve encore des résidus de croyances locales, témoignant d’un héritage spirituel sécularisé.
En s’appuyant sur l’unité linguistique des berbères, R. Basset a reconstitué en 1910 l’histoire de leurs religions et croyances.
En voici quelques éléments symboliques qui se sont superposés au fil du temps pour bâtir le patrimoine cultuel des rifains, et plus globalement d’imazighen.



DES LIEUX PITTORESQUES

Les montagnes, les falaises


* Pic de Tenerif

Les montagnes ont pu être considérées comme le siège d’un être divin : ainsi chez les guanches de Tenérife, l’Atlas marocain, serait désigné par Dyris /Addiris (en Guanche : adar = falaise ). Les guanches désignaient aussi Dieu par « celui qui soutient les cieux » renvoyant au Pic de Tenerife.


Bien avant, le Balcaranensis dominant Tunis aurait été le temple où se trouve la divinité adorée par les berbères ( Saturnus Balcaranensis), avant que les phéniciens n’y installe Ba’al Qarnin, qu’ils adorèrent : celui-ci était une divinité sémitique comme le Ba’al de l’Hermon.

La crainte de la Montagne et des génies qui l’habitent persiste d’ailleurs chez les touaregs : c’est le cas du Massif de l’Iddinen, à 30 km au nord de Ghat. Chez les Ahaggar, il en est de même du Mont Oudan, habité par les alhinen (de l’arabe « el djinn »).

Les rochers



* Cratère de la Caldéra

Aux Canaries, près du cratère de la Caldéra, à Palma, se trouve un rocher de forme comme un obélisque : Idafe. Pour éviter sa chute, les gens de la tribu de Tanansu établie aux environs lui offrait les entrailles des animaux qu’ils mangeaient, organisaient des processions, et chantaient.
Toujours aux Canaries, deux rochers Tismar (district de Galdar) et Vimenya (Telde) faisaient l’objet de pèlerinage en période de temps de détresse( sécheresse…), observant des rituels spécifiques (onction, danses et chants funèbres).

Les cavernes

Des traces de rituels (sacrifices) à l’entrée de cavernes suggèrent la vénération de cavernes. Ainsi les signes de l’adoration d’un Dieu Bacax est incontestable : on aurait retrouvé sa grotte près d’Announa (Thibilis- Algérie) structurée en salles superposées et communicantes par des escaliers ou des puits.

Les villes

Si les villes ne faisaient pas l’objet de culte chez imazighen, elles pouvaient porter des noms de génie vraisemblablement hérités de l’influence romaine et punique. Par exemple, à Ksar el Ahmar dans la région de 3ain Beida (Sud tunisien), on a relevé une dédicace à Saturne du IIIème siècle, ce dieu est qualifié de Genius saltus Sorothensis…

LES ELEMENTS NATURELS

L’air, le vent

Sous influence étrangère (romaine/punique notamment), les berbères auraient adoré l’air ou le vent. Une inscription latine trouvée à Sidi Yousef (Naragara, Tunisie), invoque le nom de Junon pour désigner l’air, élément fondamental sur les autres d’après les Assyriens. Il s’agirait d’un culte punique (Junon ou Vénus vierge)

L’eau

A proprement parler, l’eau ne constitue pas un élément de culte mais à travers les rivières (ou sources de rivière), il abritait des génies à qui l’on donnait un nom : génie de Amsaga, nom du fleuve qui prend sa source à Bu Merzoug (Algérie)

Le feu

Le feu comme l’eau participe plus à des rites de purification qu’il ne constitue véritablement un objet de culte. On le retrouve ainsi dans des fêtes rythmant les saisons du calendrier agraire (Yennayer, Ba-Chikh), celles-ci caractérisant la renaissance/mort du vivant.

LES ASTRES

Le soleil




Le soleil était objet d’adoration. Son culte existait chez de nombreux berbères. Des inscriptions latines ont été retrouvées dans la plaine de Batna, à Zarai, à Souk Abras (..).
Les Guanches de Palma lui donnait le nom de Magec et aussi celui d’ Aman (= « Seigneur » en Touareg) : on le représentait avec des cornes de bélier dans lesquelles résidaient sa principale force (comme celle du soleil dans ses rayons).



Dans le sud oranais, il y a d’ailleurs à Bu ‘Alem, une peinture rupestre représentant des béliers dont la tête est surmontée d’une coiffure à la forme d’un disque solaire.
Les Atkantes en revanche, considéraient le soleil comme un astre funeste à eux de mauvaise augure pour leur agriculture.




La lune



La lune aurait été adorée par les berbères nomades, certains de l’ouest et les guanches. Les berbères l’aurait assimilée à une déesse de Dougga et de Carthage, appelée par les phéniciens Astro Arkhé.
Le croissant de lune se trouve par ailleurs plusieurs fois mentionné, notamment chez les beni Oukden en caractères libyques et phéniciens. Toutefois le nom Aiour/aggour

Les autres corps célestes

Sans faire l’objet de culte particulier, certains astres étaient porteurs de symboles divins ou bien renvoyaient à de nombreuses légendes :

- La planète Vénus : chez les guanche, la planete vénus porte de le nom de lemr3ar (étoile du soir) ; chez les Ahaggar, elle est nommée Tatrit ta n toufat (étoile du matin).

- Les constellations : les pleiades étaient les filles de la nuit (chet Ahdadh : trois couples ?) regroupées en six étoiles (Mâteredjré et Erredjâot, Mâteseksek et Essekâot, Mâtelaghlagh et Elleghâot) et la septième représentant l’œil d’un garçon qui s’est envolé au ciel ; Orion (Amanar en Touareg) symbolisait un chasseur suivi par Aidi (chien= Sirius) et précédé de Ihenkadh (les gazelles = constellation du lièvre). La grande ourse et la petite ourse représente une chamelle et son petit. L’étoile Polaire est une Négresse appelée Lemkechen qui doit tenir le jeune chameau. Une légende raconte que la Grande Ourse serait une chamelle ayant appartenu à Noé et fût tuée par 7 nobles dont un Touareg : celui-ci fut alors transformé en ar3ata, les autres en chacal et caméléon…

La constellation du scorpion est tantôt appelée Tagherdamt tantôt Tazzeit (palmier : la légende dit qu’un jeune homme monte au dessus d’un palmier pour contempler des jeunes filles venant de la rivière). La voie lactée se nomme à Bougie ajgou u tignaou ( poutre du ciel) , et chez les touaregs mahellaou.


- L’Arc en ciel « Taslit n wenzar/n ujenna » : Le nom de l’arc en ciel chez qques tribus berbères : chez les Aït Iznassen ils se nomment taslit n’wenzar ; chez les Aït Menasser, taslit n ujenna (la fiancée du ciel). Dans de nombreuses tribus, on fabrique la pluie en habillant une cuillère/louche avec des chiffons, de manière à en faire une sorte de poupée qu’on promène aux tombeaux des marabouts en invoquant la divinité. Chez les guanches, à Ténérife, on amène la pluie en faisant jeûner les hommes et les troupeaux : la souffrance devait ainsi émouvoir le ciel…


LES ANIMAUX


Une idole aurait été trouvé au Touat : il s’agirait de Gourzil ayant pour prêtre Ierna et père Jupiter Ammon : il serait considéré comme un Apollon (représenté par une image de taureau qu’on portait à la guerre). Le culte de cette divinité aurait perduré au 11ème siècle, les historiens mentionnant en Tripolitaine, une idole en pierre élevée sur une colline et nommée Gorza, à laquelle les tribus des environs, entre autre les Houaras, offraient des sacrifices et des prières pour obtenir la guérison de leurs troupeaux. On retrouve d’ailleurs cette appellation Gorza dans bcp de localités.

Entre Aghmat et le Souss, il existe une tribu berbères idolâtres qui adoraient un bélier : s’agirait-il d’une représentation du Dieu soleil ?


LES MORTS

Le culte des ancêtres

Il avait des visées de consultation pour obtenir des conseils : chez certains Touaregs par exemple, les femmes bien vêtues (mais non parées de bijoux ou d’accessoires en fer) allaient auprès des tombes de Zabbdr (de l’arabe Djabbar, géant) que les touaregs croyaient de race antérieure, évoquant un génie, Adebni (à El Esnam, près de Ghadamès). Des révélations sous formes de songes, rêves, visions s’ensuivaient alors.



Le culte des saints

Si les berbères ont adopté l’Islam, ils l’ont teinté de pratiques maraboutiques liées à des traditions culturelles préislamiques. Imazighen honorent particulièrement les Saints, Imrabden, connus pour avoir atteint un haut degré de perfection humaine et surtout dotés de la baraka divine. Les croyances s'articulent dans les rituels autour d’attributs surnaturels attribués aux saints, notamment leur pouvoir à intercéder en leur faveur auprès de Dieu.

Il est à noter que de nombreuses fêtes amazigh (dont Yennayer) sont encore actuellement célébrées près des tombeaux et marabouts populaires.

LES MAGICIENS ET AUTRES INTERMEDIAIRES SPIRITUELS

Les magiciens

De nombreuses légendes relatent l’existence de magiciens aux pouvoirs menaçants. Ainsi, dans une des montagnes du Rif, vivait un magicien du nom de Ibn Kosyah (« le fils du petit manteau ») qui lorsqu ‘on lui désobéissait retournait son manteau : une maladie frappait alors ses opposants où leur troupeaux…
Une autre légende circule dans une tribu rifaine des Ghomara : « un homme portait un sac rempli de têtes de bêtes, de dents d’animaux et il en confectionne un chapelet : il le passait autour du cou de celui qui le consultait puis le secouait et l’arrachait avec violence. Ensuite il se mettait comme un animal à flairer chaque pièce jusqu’à ce que sa main s’arrêtât sur l’une d’elles. Alors il répondait à la question qu’on lui posait et annonçait la maladie, le gain, la perle, la prospérité… »
Enfin toujours dans le Rif, Mousa fils de Salih aurait prononcé avant l’hégire, des sentences et prédictions relatives à l’empire que les zenatas devaient exercer dans le maghreb. Ses prédictions se seraient réalisées au 14ème siècle (dévastation de Tlemcen par les mérinides).

Enfin, la réputation des femmes berbères comme sorcières a été établie depuis l’antiquité : par des incantations et l’utilisation de plantes (racines de palmier nain ou thagounsa, tazuggart azimba (fruits de conifères : pin/cèdre ou sapin…), kerruc (chène vert), on conféraient à ces femmes des pouvoirs magiques


Les intermédiaires religieux

Aux Canaries, lorsque les habitants partaient en pèlerinage (cf culte des rochers Tismar et Vimenya), ils étaient accompagnés par des religieuses « les magadas » : elles tenaient dans leurs mains des branches de palmiers et des vases remplies de lait et beurre qu’elles versaient sur ces rochers, dansant tout autour et chantant des airs lugubres. Puis elles allaient sur le bord de mer et battaient fortement l’eau avec leurs baguettes en poussant en même temps des cris de leur voix la plus haute. Elles représentaient les gardiennes de la tradition religieuse.


LES ETRES FABULEUX

Les dragons

Une inscription latine trouvée à Aïn Goulea (Tunisie) mentionnait une dédicace à un dragon : cette divinité serait à rapprocher du serpent de bronze à tête dorée que les païens adoraient à Tipasa sur la colline des temples et que au 5ème siècle, la sainte Salsa jeta à la mer ce qui causa son supplice.

Les génies

Les génies étaient invoqués pour demander protection : chez les Aït Ursifan, quand une guerre s’engageait, les habitants immolaient une vache noire aux génies ; quand ils voyaient un nuage de poussières noir apparaître au loin, alors ils chargeaient pensant que c’était les génies qui les secouraient.
Des historiens arabes ont aussi relaté des génies familiers de la Kahina, Dihya, fille de Tâbet de la tribu des Djeraouas : dans sa résistance acharnée à l’invasion arabo-musulamane, elle aurait été avertie de sa défaite par ses génies, ce qui la précipita à se livrer.

Les ogres

Les ogres ( amzaw/tamza) jouent un rôle important dans les contes populaires et légendes berbères. Ainsi à Ouargla on relate encore l’histoire d’un père et de sa fille l’ogresse, dans une tribu du Rif (les Oulâd Settout ou les fils de la mégère) : la mère Settout parcourait un territoire désert et nourrissait ses petits de chairs humaine. Comme on ne savait d’où elle venait ni quel était son mari, on taxa plus tard les Ouled settout de bâtards !

LES RELIGIONS MONOTHEISTES

Le judaisme

Une croyance en un Dieu unique, fondée par Abraham apparut pour la première fois vers 2700 avant J-C. Cette religion fut adoptée en Egypte par des familles groupées en tribus qui, au moment de "l'Exode", se rendirent en Palestine ou allèrent vers la partie occidentale de l'Afrique du Nord. Cette nouvelle religion se répandit alors dans de nombreuses populations berbères.

Le christianisme

La conversion au christianisme semble difficile à évaluer…Les historiens émettent l’hypothèse que les donatistes (courant de pensée chrétiens du Vème et VIème siècle, considérés comme hérétiques par l’Eglise) recrutèrent les berbères dans les territoires soumis à Rome.. La liste des évêchés d’Afrique (Proconsulaires, Byzacène, Numidie, mauritanie,…) contient regorge de noms berbères. On peut mentionner chez les berbères de l’ouest algérien, une dynastie chrétienne au Vème siècle après la chute des vandales et avant l’invasion arabe (inscriptions sur les tombeaux du nom de Djeddr). Le christianisme se maintint lgtps en Tripolitaire chez les Nefusa ; dans l’Aourâs chez les Berânes ; dans le Rif chez les Ghomara et les Sanhadja.

L’islam

L’islam aurait à son avènement rencontré une vive résistance des berbères, particulièrement dans des lieux enclavés (montagnes) ou dans les grandes cités. Selon des historiens arabes, les berbères auraient même abjuré 12 fois l’islam avant de l’adopter…La conversion fût néanmoins massive au 12ème siècle, sans pour autant renoncer à leur indépendance. D’ailleurs ils s’opposèrent très vite aux orientaux dans ce domaine : d’abord sunnites, ils adoptèrent le kharidjisme très vite, suite aux controverses sur la succession du prophète. Puis ils se distinguèrent systématiquement en allant à contre-courant des mouvement dominants (Omayades d’Espagne et Abbasides de Bagdad).

Autres religions

La religion de Ha-mim : chez les Ghoméra du Rif chez les B. Oudjefoul, cette religion serait apparu entre 313 et 325 de l’hégire, par un certain Ha-Mim fils de Mann Allah, fils de Hariz, fils de Amr(…). Présentée comme religion complémentaire à l’Islam, elle variait dans sa pratique formelle : prière, suppression du jeun du ramadan et du pèlerinage, transformation des interdictions alimentaires (porc), modification des ablutions, réalisation d’un nouveau Coran. Il périt en 315 (certains disent en 325) dans un combat livré aux masmouda sur le territoire de Tanger. Sa secte ne disparut pas avec lui, puisque plus tard dans la même tribu un certain ‘Asim ben Djamil se donna pour prophète.

La doctrine de Salih : elle s’est manifesté dans l’ouest la région qui entoure l’actuelle Casablanca, Rabat et Chella, avec les Berghouata. Elle consistait à reconnaître la mission divine de tous les prophètes et celle de Salih lui-même, en imposant de nouveaux rituels : déplacement du jeun, rajout de 5 prières (durant la nuit), décalage de la fête du sacrifice ; nouvelle organisation des prières (rites d’ablutions, absence d’adan, modification des prosternations…) ; transformation de l’aumône légale. Les Berghouta résistèrent longtemps mais furent anéantis par les Almohades.

Certains historiens émettent l’hypothèse que les résidus religieux de ces deux dernières sectes auraient influencé les croyances des Zekkara qui habitent au Maroc non loin de la frontière algérienne. Ils sont considérés comme des positivistes réfutant l’islam mais aussi toute croyance.

[Clandestina34]

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SYNTHESE




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Bibliographie

R. Basset (1910). Recherche sur la religion des berbères – In Revue de l’Histoire des Religions, R. Dussaud et P.Alphandéry (eds)- 1910. Paris : Leroux (éd.), 55 pages.

Photos :
Nalia-Z
* http://www.bgayet.net/Symbol/Symbol.html
Symboles : http://www.metalvortex.com/myphotos/canary/tenerife.htm
Source: Arifino.com
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14 septembre 2005 3 14 /09 /septembre /2005 00:00
 
Les bijoux du rif sont d'une grande austérité et simplicité à l'image même des rifains et de leurs montagnes ; ces bijoux peuvent se résumer à trois parures essentielles : des fibules, de grands arcs en argent, des bracelets

Les fibules qui sont toutes moulées et qu'on ne peut distinguer que par la manière dont est attaché l'ardillon ou l'aiguille qui se fait par application de rivets généralement au nombre de deux, en effet les fibules similaires du moyen atlas et du haut atlas oriental se font attacher l'aiguille par soudure.
A ces fibules sont ajoutés de complètes parures pectorales sous forme d'une chaîne assez massive qui comportent en leurs milieu une sorte de grosse boucle soutenue aux vêtement par un crochet tellement ces boucles étaient lourdes. Ces boucles sont communément appelées "tortue" en référence à sa forme qui rappelle une carapace de tortue. Tout au long de la chaîne et sur le contour de la boucle sont suspendus d'énormes quantités de perles de corail et de verroteries ainsi que des pièces d'argent généralement espagnoles.

Les grands arcs en argent auxquels sont suspendus les pendeloques que les fibules, elles sont aussi reliées par une chaîne qui subit le même procédé.

Les bracelets moulés de coté oblique plus ou moins gros portés en paire.

Propos recueillis d'un collectionneur

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Le bijou (tisseghnest, xalxal, xamsa…) constitue, au-delà de l’accessoire de séduction féminine, un élément propre d’une identité culturelle. Outre sa valeur esthétique, il recouvre d’innombrables fonctions symboliques et utilitaires :



- Une fonction sociale : le bijou constituait une preuve de dignité et de statut social







Femme berbère Tanger- 1881 *










- Une fonction économique : le bijou avait une fonction d’épargne (si la saison agricole était féconde, alors le surplus vendu était investi dans l’achat de bijoux ; a contrario, les années de disette amenaient les familles à décapitaliser…)




Fibules de Nador et au centre de Taliouine*





- Une fonction "magique" : les femmes avaient pour habitude de porter leurs bijoux aussi lourds soient-ils pour travailler. Ces derniers les protégeaient en tant que talisman contre les mauvais génies…






Paysanne du rif oriental ; Hugo Bernatzik, 1949-1950*










- Une fonction de " défense " : les bracelets, souvent dentelés étaient utilisés comme armes redoutables contre les hommes mal intentionnés … ils avaient jadis servi dans le Rif a se défendre contre les ravisseurs étrangers.





Bracelet de Taza*






- Une fonction culturelle : sa forme et ses caractéristiques extrinsèques déterminent l’appartenance à une tribu d’origine.




Formes de fibules de tribus différentes *








* In Bijoux du Maroc, Ramirez et Rollot, 2002

Source: Arifino.com
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14 septembre 2005 3 14 /09 /septembre /2005 00:00
Bijoux Juifs

La fabrication des bijoux a été pendant longtemps au Maroc la spécialité d’artisans juifs. Il semble que ce monopole remonte à une période très ancienne. Dans sa description de l’Afrique au XVI e siècle, Léon l’Africain indique qu’à Fès, seuls les Juifs étaient autorisés à travailler les métaux précieux, car pour les Musulmans le fait de vendre des objets d’or ou d’argent plus chers que le prix de leur poids de métal était considéré comme de l’usure, proscrite par l’Islam. Tous les bijoux citadins et la plus grande partie des bijoux berbères ont donc été faits par des artisans juifs jusqu’à ce que quasi la totalité de leurs communautés quittent le Maroc. Dans les régions berbères méridionales, on comptait cependant quelques noyaux d’artisans bijoutiers musulmans ; c’était le cas autour de Tiznit et Tafraout, où ils coexistaient avec les bijoutiers juifs nombreux dans certains villages, comme Tahala. Dans le centre de l’Anti-Atlas, le travail des artisans musulmans de Tagmoute était jadis très renommé, mais cette activité avait déjà pratiquement cessé au milieu du XX e siècle pour des raisons inexpliquées. Dans les autres régions rurales du Maroc, les habitants se fournissaient auprès de bijoutiers vivant dans des hameaux juifs, les mellahs, dispersés sur tout le territoire, principalement le long des voies de communication. Ces bijoutiers fabriquaient les parures des tribus environnantes, selon des procédés et des formes adoptés par chaque groupe, de temps immémorial.

L’argent était le métal caractéristique des bijoux berbères, sa couleur blanche était considérée comme bénéfique. Au nord de l’Atlas, à l’intérieur et au sud-est de ce massif jusqu’à la vallée du Drâa, les techniques étaient simples. L’argent était moulé pour les bijoux qui devaient être robustes, bracelets et fibules. Les parures de tête ou de poitrine comportaient des pendentifs minces en argent plané et gravé. Chez les Imerhane et les Aït Ouaouzguit, on recourait de très longue date, pour le décor des bijoux, à la technique du filigrane. Dans l’Anti-Atlas central et occidental, ainsi qu’à Tiznit dans la plaine côtière, la production de bijoux a été considérable ; ils étaient caractérisés par l’emploi souvent simultané sur une même parure de deux techniques, le niellage et la pose d’émaux cloisonnés.

 

Les bijoux citadins sont différents des bijoux berbères par les formes des modèles et par de nombreuses particularités de leur exécution. Dans les villes du Nord du pays, et principalement à Fès, Meknès et Tétouan, les bijoux d’autrefois, dans les classes aisées, étaient en or ou tout au moins en argent doré, et fréquemment ornementés de pierreries ou de perles baroques. Les techniques les plus employées dans les villes étaient le découpage à claire-voie et la ciselure.

Il faut rappeler que les artisans qui travaillaient les métaux précieux ne se limitaient pas à la production de bijoux. Les bijoutiers juifs réalisaient naturellement les objets d’argent liés à l’exercice de leur culte et des accessoires rituels. En ville, ils fabriquaient et ornementaient à la demande de petits objets usuels. D’autre part, le rôle des orfèvres était important dans la décoration des armes et d’accessoires comme les poires à poudre. C’est ainsi qu’ils ciselaient et parfois émaillaient les manches et les étuis des poignards, gravaient et niellaient, là où la technique en était traditionnelle, les plaques qui garnissaient les crosses des fusils et les bagues qui en entouraient le canon.

Source : Les arts du métal, pp. 129-140.- Dans : Arts et culture du Maroc : un jardin d’objets / Marie-Rose Rabaté, André Goldenberg.- Paris : ACR édition internationale, 2004.- 370 p.; ISBN 2-86770-162-7

 
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14 septembre 2005 3 14 /09 /septembre /2005 00:00

Artisanat

 

L'art marocain peut être classé en deux catégories : le citadin et le rural. L'art citadin est imprégné de traditions importées d'Orient ou encore de l'Espagne musulmane. L'influence orientale se voit notamment dans les tapis, les étoffes et les broderies alors que l'apport andalou se perçoit encore dans les arts de la céramique, du métal, du bois et du cuir. Les arts ruraux ou berbères ont un aspect plus "primitif". Les objets ont souvent une fonction utilitaire: mobilier, outils, ustensiles indispensables à la vie quotidienne et quelques parures pour les fêtes de la communauté.







Le bois

L'utilisation du bois comme matériel de construction est une tradition très répandue et qui remonte à l'époque idrisside, donc autour du VII è siècle. En fait, on utilise le bois pour la construction de mosquées, de monuments, de maisons et d'édifices. Les sculpteurs transforment le bois en vrai chefs d'oeuvres comportant des motifs riches et originaux. En plus de sa beauté captivante, le bois dégage un parfum agréable dans la pièce qu'il compose. 

Le  travail du bois est considéré un art raffiné au Maroc qui demande beaucoup de minutie et de patience. Le travail du bois est possible grâce à la présence d'arbres tels que le cèdre, le pin, le hêtre et l'olivier. Plusieurs arbres sont présents au Maroc surtout au niveau des vallées et des montagnes. 

Il a fallu attendre le 12ème siècle et les Mérinides venus des steppes orientales pour que le travail du bois sculpté devienne un art à part entière. De nombreux éléments de boiserie peints, sculptés, ou tournés, ornent des mosquées, des monuments et des belles demeures marocaines. Ils sont utilisés de la plus exquise façon pour les plafonds, les frises, les panneaux muraux, les moucharabiehs... Quant aux objets décoratifs (échiquiers, petites boîtes, animaux ...), ils ont fait la réputation de villes comme Essaouira, Azrou. et Tétouan.

La poterie

La poterie est une des premières activités artisanales de l'humanité. La dualité entre l'héritage berbère, d'une part, et l'influence hispano-mauresque, d'autre part, se retrouve dans les techniques employées tout comme dans les motifs et les décors qui ornent les pièces d'argile. Au Maroc, cette tradition séculaire s'est élevée au rang d'un art rarement égalé. On distingue trois catégories majeures : la poterie citadine, aux modèles fastueux, pour la plupart fabriqués à Fès, Safi et Salé et les deux poteries rurales du nord et du sud, toutes deux utilitaires, la première étant largement pratiquée par les femmes et la seconde par les hommes.
Les trois principaux pôles de production de poterie et de céramique au Maroc sont représentés par Fès, Safi et Salé.

Fès:

C'est surtout des potiers qu'on retrouve à Fès. En fait, c'est une affaire de famille, l'apprentissage de confection de poterie se fait de père en fils. Le transfert est si bien effectué d'une génération à l'autre qu'il est possible de noter des ressemblances entre les produits d'une même grande famille, que ce soit au niveau des proportions ou des motifs.

Safi:

La production de poterie et céramique de la région de Safi est plus populaire, moins minutieuse et en plus grande quantité qu'à Fès. C'est également ce type de céramique qui est utilisée pour représenter l'artisanat marocaine et c'est sûrement parce qu'elle est plus proche de la conception de beauté esthétique moderne.

Salé:

Les produits d'arts de cette région sont beaucoup plus ternes et proviennent d'une influence complètement diverse des produits communs aux deux autres régions. La céramique est moins classique et moins virtuose mais tout aussi originale, elle était surtout en demande dans les années 70.

Architecture

Les artisans de l'architecture traditionnelle perpétuent des traditions qui remontent, pour la plupart, à l'Espagne mauresque. Loin de céder à l'uniformisation, l'art traditionnel architectural a su conserver son identité. Ainsi la mosquée Hassan II de Casablanca, a su rendre hommage au talent de milliers d'artisans et assurer la reconnaissance de ces techniques ancestrales. Les différentes formes artistiques de l'art arabo-musulman trouvent leur plein épanouissement dans l'architecture traditionnelle marocaine. En effet, l'architecture permet aux artistes et artisans de réaliser de magnifiques chefs d'oeuvre. Si les modèles de la ville ont tendance à envahir l'architecture des campagnes, le monde rural a une expression artistique qui lui est propre (maisons bleues de Chef-Chaouen). L'agencement des zelliges, du plâtre et du bois donnent à la demeure citadine, une apparence de richesse exubérante. Par contre, ils confèrent aux kasbahs et aux autres gîtes ruraux une gaieté qui contraste avec l'austérité et la simplicité des matériaux utilisés.

 

Tapisserie

L'origine de la tapisserie remonte à la nuit des temps. Utilisé à la fois comme objet de protection contre le froid mais aussi comme objet d'art à part entière, on peut considérer qu'au Maroc deux familles de tapis se distinguent : les tapis citadins (soumis à l'estampillage), de Rabat ou de Médiouna, et les tapis ruraux, du Moyen Atlas, du Haut Atlas et du Haouz de Marrakech. L'art du tapis s'est enrichi de toutes les créations dues aux artisans des différentes populations et des multiples dynasties qui se sont succédées. Ainsi, chaque tapis, même contemporain, est à la fois porteur d'une tradition millénaire et oeuvre de création singulière. . Chaque région marocaine confectionne des  tapis possédant des caractéristiques propres. Variant selon les grosseurs et les couleurs, la fabrication de tapis est une tradition populaire au Maroc. Seulement les meilleurs matériaux sont utilisés et cela justifie, en partie, le coût élevé de ces oeuvres.

Les tapis noués sont des plus populaires et proviennent d'un peu partout. Ce qui les rendent tous originaux et intriguant est la signification des motifs qu'ils présentent. 

Textile

Le tissage fait son apparition au Maroc dès 1500 av. J.C. Depuis, le textile, servi par une grande diversité de matériaux, est le fleuron de l'artisanat marocain. Les différentes formes de l'artisanat du textile vont du simple tissage qui pare les corps, aux objets de décoration les plus raffinés. Les textiles des tribus marocaines sont parmi les plus éblouissants et les plus impressionnants du continent africain. Les variations rythmiques des motifs, les vibrations des couleurs, la variété des textures et le pouvoir qu'ils dégagent les rendent uniques en leur genre. Les textiles citadins n'ont rien à leur envier : les belles broderies de Fès rivalisent avec celles de Rabat, Salé et Meknès ou encore Tétouan. Il est à noter que les tenues des femmes pour les fêtes (caftan) sont de véritables oeuvres d'art réalisées sur mesure et à la main de vrais artisans.

Bijoux et métaux 

Là aussi, il faut distinguer les bijoux citadins des bijoux ruraux. Les bijoux citadins sont généralement en or finement ciselé de motifs, floraux pour la plupart, très légèrement creusés, rehaussés de pierres précieuses souvent en cabochon (émeraudes, diamants, grenats, rubis très clairs dits de "Fès"), ils peuvent atteindre une grande magnificence. Ils sont surtout utilisés pour les femmes. Le bijou pour celles-ci est un complément essentiel de leur tenue de fêtes. Les hommes, quant à eux, utilisent le plus souvent des bijoux en argent. Les bijoux ruraux, à la campagne, dans le Sud surtout, le goût pour la parure est très vif, et les bijoux berbères ont eux aussi leur somptuosité. Les plus beaux sont en argent, d'autres sont en bronze malgré cela ils gardent une grande noblesse. Ils sont d'une exceptionnelle pureté de lignes, avec leurs dessins géométriques et parfois quelques motifs floraux. La verroterie et la cire de couleur y remplacent souvent les gemmes et l'émail. Outre la bijouterie, le travail des métaux comporte essentiellement la ferronnerie (emploi du fer pour la réalisation notamment de grilles, de fenêtres, de balcons), le damasquinage (originaire de Syrie, incrustation dans le métal des fils lisses ou torsadés en cuivre, en argent et en or), la dinanderie (pièces emboutées), et le travail du maillechort (alliage de cuivre, de zinc et de nickel, dont l'éclat blanc rappelle celui de l'argent). Les métaux utilisés dans tous ces métiers sont l'argent, le cuivre et leurs dérivés. 
La bijouterie en argent est surtout présente dans le sud, à Agadir, Taroudant, Tiznit, Goulimine, Laâyoune, et Essaouira où le métal se présente sous forme de boules ou de poudre. La dinanderie et la ferronnerie se trouvent dans les villes, particulièrement à Fès, où elles participent à l'architecture des grands édifices : palais, mosquées... On peut également voir les dinandiers à l'œuvre dans les souks où ils vendent plateaux, lanternes rehaussées de verre coloré et récipients divers qu'ils ont ciselés ou damasquinés.
Les motifs retrouvés sur les bijoux marocains sont inspirés par diverses influences culturelles qui coexistent au Maroc telles que l'orient, l'Afrique et l'Europe.

source: http://www.mincom.gov.ma/french/generalites/culture/artisanat.html

 
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